PRÉSENCE-ABSENCE DU CORPS,
PERTE DE SA DENSITÉ FACE À L’ESPACE NUMÉRIQUE

macadam

L’uniformisation commence sous nos pieds avec un sol goudronné identique partout, supposé accidentel rompant notre rapport à la terre mouvante.

La série Macadam est composée de 7 silhouettes d’anonymes. Une des deux faces est habillée d’une membrane asphaltée. Imperméable, compacte, cette interface entre l’humain et les vibrations de la terre est fissurée par les interstices des bouches d’égout qui font le lien avec le dos donnant à voir des flux aquatiques.

portant

Les révolutions numérique et technologique ont généré un nouvel espace, Internet, sur lequel se rejoue différemment l’existence humaine. Entre espace physique, espace humain et espace numérique, les frontières se redessinent. Face à l’écran ouvrant sur le monde numérisé, le corps s’oublie, s’absente. La série Portant montre 7 silhouettes d’anonymes dont le corps a perdu sa densité physique. Il n’est plus qu’une membrane numérisée, dont une face est colonisée de captures d’écran résultant des codes respectifs visibles sur l’autre face. Aucun ancrage, ils sont suspendus, vidés de leur substance physique.  

nobody

Aujourd’hui la majorité des citadins sont des anonymes, mais avec l’usage des smartphones dans les espaces publics, l’anonymat a pris une nouvelle tournure. L’anonyme est simultanément dans l’espace physique et l’espace numérique distanciant le rapport possible à l’autre. L’image de l’anonyme est celle d’un corps transparent, colonisé par des images.