Période 7 / 2013-2020

Aplatissement

Les révolutions numérique et technologique ont généré un nouvel espace, Internet, sur lequel se rejoue différemment l’existence humaine. Entre espace physique, espace humain et espace numérique, les frontières se redessinent. Face à l’écran ouvrant sur le monde numérisé, le corps s’oublie, s’absente et se laisse colonisé par le flux d’images. La profondeur est évacuée au profit du flux constant.

De même, l’uniformisation commence sous nos pieds avec un sol goudronné identique partout, supposé a-accidentel rompant notre rapport à la terre mouvante.

Oeuvres

Nobody, 2013

Entre flâneur, chercheur, consommateur, communicateur, l’usager d’Internet oublie son corps réceptacle inconscient d’une multitude de données, d’images. Cette incorporation du monde fragmenté, par un vagabondage à travers l’écran, a pour effet de dissoudre la densité physique du corps. Le titre Nobody fait référence à la disparition de la personne pour n’être plus qu’une surface réfléchissant des images éparses résultantes d’un moment de navigation. L’espace-temps du corps physique s’est évaporé, transformant le corps en matière flottante. 

Portant, 2016

Cette installation présente 9 silhouettes d’anonymes, suspendues dans l’espace, individualisées uniquement par le contour du corps. Réduits à une membrane, matérialisée par du vinyle, celle-ci est tapissée sur une face d’un fatras d’images circulaires de tailles différentes, capturées sur les moteurs de recherche internationaux (Google, Baidu, etc.) et de l’autre des codes respectifs de chacune d’entre elles.  

Collectif frontal, 2017

Cette vision frontale est une mise en scène d’un groupe d’anonymes
« numérisés » où le recto-verso des silhouettes est visible simultanément. Être ensemble tout seul, être relié/isolé, la présence/absence de ces silhouettes encodées/imagées nous renvoie à une humanité « numérisable », dont les interactions, « l’entre » nous échappe.
Cet « ensemble » d’anonymes saturés d’images (incomplétude humaine), évacués de vide, est présenté dans un large espace blanc. Comme une phrase alternant codes/ images cet « ensemble » fait écho au ruban infini de 0 et de 1 du langage binaire de l’informatique.

Macadam, 2018

La série Macadam est composée de 7 silhouettes d’anonymes. Une des deux faces est habillée d’une membrane asphaltée. Imperméable, compacte, cette interface entre l’humain et les vibrations de la terre est fissurée par les interstices des bouches d’égout qui font le lien avec le dos donnant à voir des flux aquatiques.